J’ai relevé le défi des « Cinglés du Ventoux » : Photos et récit.
J’ai réalisé le samedi 9 juin 2018 le challenge des « Cinglés du Ventoux » en « off » qui consiste à grimper le Géant de Provence à vélo par ses trois côtés différents dans la même journée. Découvre le récit de cette formidable aventure…
Note que la version officielle des « Cinglés du Ventoux » est payante. Il te faut commander une plaque de cadre, un livret à faire tamponner, etc. M’y étant pris trop tard pour m’inscrire, j’ai réalisé ce challenge en « off ».
Plus d’infos ici : http://www.clubcinglesventoux.org/fr/
Préparation à l’Etape du Tour 2018.
Comme tu le sais peut-être déjà, le 8 juillet prochain je participerai avec des amis à l’Etape du Tour 2018, l’une des cyclosportives les plus réputées au monde. Ayant gardé un excellent souvenir de cette dernière en 2017, j’avais très vite décidé de me réinscrire pour l’édition 2018. Le profil étant très exigeant avec une répétition de cols présentant des pourcentages soutenus, il me fallait donc, au cours de ma préparation, travailler l’enchaînement des difficultés.
Quoi de mieux pour s’améliorer dans ce type d’effort que de grimper trois fois de suite le Mont Ventoux ? (Oui c’est peut être un peu extrême comme entraînement je te l’accorde…). Alors certes, ce sommet si singulier ne présente pas du tout le même profil que les cols haut-savoyards qui m’attendront le 8 juillet mais peut importe… ce type d’effort me sera tout de même largement profitable en vue de cette course..
Un défi personnel.
Se frotter à ce genre de challenge reste surtout pour moi quelque chose de très personnel. Physiquement et mentalement je savais que j’en étais capable et il me fallait juste le déclic pour me lancer dans ce défi. Ma préparation à l’Etape du Tour 2018 et la nécessité de travailler l’enchaînement des montées ont été ce déclic ! J’aime me challenger et me retrouver seul dans un effort que je maîtrise et dans lequel je prends du plaisir. Cette notion de dépassement et d’épanouissement dans l’effort reste ma motivation principale de pratiquer un sport. Les sports d’endurance et d’ultra endurance, contrairement à d’autres disciplines, permettent cette introspection et ce sentiment de liberté tant recherché.
Départ 4h45 : Malaucène.
Afin de rendre cette aventure encore plus marquante et de ne pas finir trop tard, j’avais décidé d’effectuer ma première montée de nuit en partant de Malaucène. Courir de nuit j’en ai l’habitude et j’adore cela mais rouler dans le noir je ne l’avais encore jamais fait. Pour l’occasion, je m’étais donc procurer un phare afin de bien voir la route mais surtout d’être vu au cas où je croise des automobilistes. Je portais également un gilet jaune avec des bandes fluorescentes ainsi qu’une frontale dirigée vers l’arrière me signalant auprès des voitures me doublant.
Il faisait frais ce matin là et j’avais donc hâte de commencer à grimper pour me réchauffer. La perception de l’effort est complètement différente durant la nuit. Seul le faisceau de lumière nous éclaire autour d’un noir intense et des bruits de la nuit et des forêts sauvages du Ventoux. Cette expérience est incroyable et la sensation de liberté omniprésente. Le soleil s’est levé après une heure d’ascension, sans un seul nuage. J’ai profité de ce moment de calme et me suis senti privilégié, reconnaissant envers la nature et cette montagne qui m’entouraient et qui m’offraient un tel spectacle. Il n’y a rien de plus beau qu’un lever ou un coucher de soleil.
Au cours de cette montée j’ai rencontré seulement deux voitures et un motard. J’étais donc seul sur mon vélo, la route et l’horizon pour moi. Une fois au sommet, je profite encore du soleil qui atteint à peine la cime du Mont Ventoux et surtout du calme régnant à ce moment là. N’ayant rien mangé durant cette première ascension d’1 h 55, je pense à m’alimenter et à bien m’hydrater. La fraîcheur me faisant parfois oublier de boire, il fallait que je me force afin de ne pas me déshydrater.
Pouvoir contempler chaque jour le soleil se lever ou se coucher afin de nous relier à un phénomène universel, voilà qui préserverait notre santé pour toujours.
Henry-David THOREAU
Le moment est maintenant venu de redescendre et de rejoindre Bédoin, ville départ de ma 2ème montée. Je croise au cours de cette descente les premiers cyclistes qui souhaitent peut être comme moi réaliser les trois ascensions (voire plus !) ou qui tout simplement préfère la tranquillité du matin pour rouler. Quand on sait la foule qu’attire le Géant de Provence, il vaut parfois mieux s’y prendre tôt pour profiter pleinement de son ascension.
7h30 : Départ de Bédoin.
Je m’arrête en arrivant au parking de la ville de Bédoin pour remplir mes bidons et remanger un bout avant de repartir pour la deuxième ascension. J’enlève mon coupe-vent et enchaîne aux alentours de 7h30. Le soleil est maintenant présent mais ne réchauffe pas encore beaucoup. La montée depuis Bédoin est la plus difficile mais c’est finalement celle dans laquelle j’aurai les meilleures sensations. Je me sens bien et mon corps et maintenant pleinement réveillé. Je me mets un peu de musique, discute parfois avec les cyclistes que je croise et arrive au sommet en n’ayant pas vraiment souffert plus que ça. Je suis content de l’effort régulier que j’ai maintenu durant cette deuxième montée. Quelques photos en haut et il faut maintenant rallier le village de Sault au cours d’une très longue descente de 26 km où l’on est obligé de pédaler quasiment tout le long.
10h30 : Départ de Sault. 3ème et dernière montée.
Place à la dernière montée depuis le village de Sault. Montée la plus facile mais assez longue avec une première portion présentant de très faibles pourcentages et une seconde partie à partir du Chalet Reynard où la pente s’élève un petit peu. A partir de ce lieu le sommet du Mont Ventoux sera en ligne de mire et j’en aurai quasiment terminé avec ce challenge. L’ascension depuis Sault, bien qu’interminable, est assez plaisante. Entre champs de lavandes et passages ombragés en forêt, le décor par ce côté est très agréable !
A environ 3 km du Chalet Reynard se dresse une statue métallique d’un cerf. C’est à cet endroit qu’un observatoire à faune sauvage a été installé. Je n’y suis encore jamais allé mais cela doit valoir le coup très tôt le matin ou tard le soir pour observer et entendre les cerfs, chamois, chevreuils, mouflons… qui peuplent les forêts du Géant de Provence. Je rejoins à cet endroit là un autre cycliste et nous faisons alors route commune durant quelques kilomètres. Cela me permet de discuter et de ne pas voir passer le temps. Les 7 derniers kilomètres jusqu’au sommet se dérouleront sans encombres si ce n’est mes jambes qui se feront de plus en plus lourdes.
4400 m de dénivelé.
En arrivant au sommet du Mont Ventoux et en voyant le nombre de cyclistes présents, je réalise à quel point cette montagne est mythique en France, mais également dans le monde. Ce défi des » Cinglés du Ventoux » est une véritable aventure et je suis content de l’avoir débuté très tôt le matin et d’avoir pu admirer les multiples facettes et paysages de ce lieu exceptionnel. Je ne ressens pas vraiment d’euphorie mais plutôt un sentiment de satisfaction d’avoir validé un bel entraînement. Je suis surtout simplement heureux d’en connaitre d’avantage sur ma gestion de l’effort, sur ma capacité à endurer ce genre d’épreuves et plus largement sur moi-même. Car oui, effectuer ce genre de challenge, surtout si l’on est seul sur le vélo, se joue autant dans la tête que dans les jambes.
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Benjamin, Fondateur
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Superbe récit !
Bonjour 😊
Mes fils pour m accompagner ds ma lute contre le cancer viennent me voir en Ardèche et veulent se confronter au défi d vaincre le Ventoux par les 3 côtés
Bonjour Louis,
Merci beaucoup pour votre message.
Superbe défis en tout cas !
Je vous souhaite une excellente guérison.
Ben