Mon trail du Ventoux 46 km : Une édition 2018 exceptionnelle

Je partage avec toi le récit de mon Ergysport trail du Ventoux 46 km (ou plutôt 48 km cette année) qui s’est déroulé le dimanche 18 mars au départ de Bédoin (Vaucluse) dans des conditions météorologiques que l’on peut qualifier d’exceptionnelles !

Découvrir les sentiers du Géant de Provence.

Depuis 1 an et demi que j’habite dans le haut Vaucluse, je n’avais jamais parcouru les sentiers du Ventoux en courant. Je connaissais les routes par cœur de par mes nombreuses montées en vélo pour préparer l’Etape du Tour 2017 mais je n’avais jamais pris le temps d’arpenter cette montagne avec mes baskets ! Voilà la principale raison qui m’a poussé à m’inscrire à cette édition 2018 du trail du Ventoux 46 km et 2400 D+ : découvrir et explorer les sentiers du Géant de Provence.

Ce trail arrive très tôt dans la saison et il a été difficile de s’entrainer dans de bonnes conditions durant cet hiver qui a été généreux en neige et en froid. J’arrive tout de même à Bédoin plutôt confiant en ayant accumulé pas mal de dénivelés pendant les mois de janvier et février et passé quelques longues minutes sur le home trainer. J’ai surtout eu l’occasion de réaliser des entrainements dans des conditions difficiles : pluie, neige, froid, vent. J’étais donc prêt mentalement à affronter les conditions extrêmes annoncées en haut du Ventoux. Néanmoins ma sortie la plus longue n’excédant pas 3 h, j’avais de sérieux doutes sur ma capacité à tenir la distance sur ce trail qui s’annonçait exigeant et, malgré ce que le profil altimétrique pouvait laisser penser, très cassant.

Des conditions extrêmes au sommet du Ventoux.

Deux jours avant le départ, le directeur de course Serge Jaulin rappelait son inquiétude sur les réseaux sociaux concernant la possibilité de passer au sommet du Géant de Provence le jour J. En effet, les chutes de neige ont été abondantes sur le Ventoux et l’organisation ne veut pas faire prendre de risques aux coureurs. La décision de passer au sommet sera alors prise la veille, après un gros travail des bénévoles pour tenter de rendre celui-ci le plus praticable possible. Serge Jaulin conseille fortement aux coureurs de se munir de Yaktrax (sorte de chaine à fixer sous les baskets) facilitant la progression sur la neige.

Malheureusement pour moi je n’ai pas ce matériel à ma disposition et je serai donc contraint, comme beaucoup de monde je suppose, à parcourir les pentes enneigées de cette montagne avec mes simples baskets de trail. Mes baskets parlons en ! Suite à une nouvelle paire qui ne me convient pas et me cause d’importantes ampoules au-delà des 2 h de course, je me suis résigné à prendre mon ancienne paire de Nike Terra Kiger 3 avec la semelle qui se décolle et dont les crampons n’existent quasiment plus. J’ai donc fait une croix sur l’adhérence pour miser sur le confort. Ces baskets m’avaient accompagné sur l’Echappée Belle 47 km et ça m’avait plutôt bien réussi… Je savais néanmoins qu’en choisissant cette option, l’accroche sur la neige et dans les parties techniques était inexistante. Tant pis !

Retrait du dossard à Bédoin.

Afin d’éviter toute précipitation et tout stress d’avant course, j’avais décidé d’aller chercher mon dossard au centre culturel de Bédoin le samedi après-midi. Tout d’abord, je voudrais souligner le faible coût de l’inscription pour le 46 km : 36 €. Le trail du Ventoux est une course réputée disposant d’une notoriété importante avec chaque année un plateau élite très relevé. Cette année ne dérogeait pas à la règle et de nombreuses pointures étaient là comme Nicolas Martin, Marc Laustein, Ludovic Pommeret, Sébastien Spelher, Sylvain Court et j’en passe. Pour un coureur amateur comme moi qui n’a aucune ambition si ce n’est franchir la ligne d’arrivée, je trouve cela très bien que l’organisation ne profite pas de la présence de ces « stars » du trail pour augmenter ses tarifs. Je pense que c’est à souligner surtout lorsque l’on voit le travail réalisé en amont pour rendre la course possible.

A l’assaut du Géant de Provence.

Le départ est donné à 8 h et 1 200 coureurs s’élancent dans une ambiance surchauffée par le speaker. Quelques minutes avant le départ, il fait monter la pression en présentant un à un les principaux favoris et en énumérant leurs palmarès. J’ai trouvé cela très sympa et vraiment motivant ! Quoiqu’il arrive, les personnes citées mettront tout de même quasiment 3 h de moins que moi pour rallier l’arrivée… une autre planète ! Je pars tranquillement sur un rythme de 12 km/h en milieu de peloton et tente de ne pas me laisser porter par l’excitation du départ et par les personnes me doublant à vive allure. J’avais vraiment envie de faire une course pleine et régulière sans jamais me mettre dans le rouge alors je me suis tenu dès le départ à conserver un rythme cardiaque maitrisé et serein.

Ventoux plage ?

Les premiers kilomètres se font sur route afin d’étirer les 1 200 coureurs puis sur un large sentier qui nous mène à une ancienne carrière de sable. On traverse alors celle-ci durant 5 mn, le temps pour les photographes de faire quelques photos et pour nous d’emporter un peu de sable dans les baskets ! C’est un passage vraiment original et très sympa qui donne l’impression de courir dans des dunes. S’en suit un large chemin puis une arrivée sur les crêtes de la Madeleine où le terrain devient rocailleux et où quelques bouchons se forment autour des secteurs techniques. La vue de cet endroit est magnifique. Le paysage est typique de la Provence avec une végétation très basse et dense venant nous piquer les jambes. Difficile de doubler sur cette portion et je suis contraint de suivre le rythme imposé par le premier du petit groupe dans lequel je me trouve. Il fait alors chaud, le soleil nous réchauffe bien et c’est vraiment agréable quand on pense à ce qui nous attend au sommet. Nous rejoignons à quelques reprises la route départementale menant au sommet depuis Malaucène puis arrivons rapidement au 1er ravitaillement. Je ne m’arrête que très peu de temps en prenant simplement soin de bien remplir mes 2 flasks d’eau car le prochain ravitaillement liquide est assez éloigné.

Et soudain le froid.

Ce 1er ravitaillement a marqué une frontière en termes de condition climatique. Situé 1100 m d’altitude, c’est à partir de ce point que le froid a commencé à se faire ressentir. Et la neige est apparue 20 mn plus tard. Malgré la couche blanche sur le sol, j’ai beaucoup couru sur cette portion de course. Nous étions en montée mais la pente était vraiment douce et j’ai pu trottiner sans m’épuiser. C’est le manque d’adhérence de mes vieilles baskets qui m’ont alors décidé à m’arrêter de courir et à marcher rapidement. Nous sortons alors de la forêt et arrivons sur la route complètement enneigée qui nous mène au sommet. A ma grande surprise, je m’aperçois que nous allons emprunter cette route monotone jusqu’en haut du Ventoux indiqué à 4 km ! Je crois que ces kilomètres ont été les plus longs de la course pour moi. Je n’avançais rien, glissais, m’enfonçais et n’avais aucune accroche dans cette neige parfois épaisse. J’ai pris très peu de plaisir lors de cette fin de montée et j’ai essayé de m’évader un peu l’esprit en profitant du paysage et des skieurs venus profiter des pistes de la station du Mont Serein. La vue est sublime depuis les derniers lacets de la face nord du Mont Ventoux où la végétation est inexistante.

Enfin le sommet du Mont Ventoux.

J’atteins le sommet en 3 h 40 et suis vraiment heureux d’en avoir terminé de cette ennuyeuse montée. En réalité le parcours a été rallongé de 2 km car les conditions ne permettaient pas de couper par les crêtes où le tracé est normalement prévu. Les conditions au sommet sont alors vraiment extrêmes, le vent est très important et influe sur notre vitesse. La progression, même en courant, se fait lentement et je suis parfois déporté par les rafales de mistral. Je ne sens alors plus mes mains sous mes gants et les températures réelles et ressenties sont largement en dessous de 0 degré. J’essaye alors d’accélérer pour en terminer le plus vite possible avec ces conditions dantesques et atteindre le prochain point d’eau. En arrivant à celui-ci je prends quelques instants pour discuter avec les bénévoles tout en faisant le plein d’eau puis repars en direction du ravito n° 2 indiqué 6 km plus loin. Le parcours est alors majoritairement en descente empruntant des singles très agréables à l’abri du vent. Je cours alors avec un traileur parisien qui participe à cette course tous les ans depuis 4 ans, on discute et le temps passe rapidement. Le 2ème ravito est plus sympa que le premier où l’on retrouve du pain, du jambon, du saucisson et de la soupe ! Je me jette alors sur la nourriture salée car le sucré commence à devenir écoeurant pour moi.

Une fin de parcours exigeante.

Le terrain devient alors technique et très cassant. Lorsqu’on observe le profil altimétrique avant la course, on a l’impression que ce n’est que de la descente mais en réalité il y a de nombreux petits « coups de cul » où il faut s’employer pour recourir et marcher sur un bon rythme. Aux alentours du km 35 je commence à ressentir sérieusement une tendinite au niveau antérieur de mon genou… je pense que cette blessure s’est formée à cause de mes vieilles baskets beaucoup trop usées. C’est vraiment dommage et je suis déçu car je me sens plutôt bien physiquement mais cette tendinite va me faire souffrir sur la fin du parcours et me limiter fortement dans le dénivelé négatif. Après encore quelques relances et une belle descente, je traverse des parcelles de vignes et passe dans le tunnel en dessous d’une route. Bédoin est alors à 1 km. Il ne reste plus que du plat et une dernière petite montée sur une colline avant de franchir la ligne d’arrivée.

Mon bilan : régularité et plaisir.

Je termine alors ce trail du Ventoux en 6 h 53, 442 ème sur 1 200 partants ! Je suis satisfait car j’ai maitrisé ma course en n’ayant eu aucun coup de mou et si je n’avais pas eu cette tendinite durant les deux dernières heures, j’aurais pu dire que j’avais pris du plaisir quasiment tout le long du parcours ! Je me souviendrai longtemps de ce passage au sommet du Ventoux enneigé où le vent nous fouettait le visage ! Mention spéciale aux bénévoles qui ont été géniaux et à l’organisation vraiment très professionnelle et dévouée aux coureurs. J’ai beaucoup aimé aussi le fait qu’aucun matériel obligatoire ne soit imposé. Chacun doit se connaître et se responsabiliser et c’est tant mieux.

Pourquoi tu dois absolument participer à ce trail :

Je ne peux que te conseiller de participer à l’Ergysport trail du Ventoux ! Il existe plusieurs formats de course qui sauront te satisfaire selon ton niveau, ta forme du moment et tes envies. Le 46 km est l’occasion de défier le Géant de Provence, une montagne hostile où les conditions peuvent être parfois extrêmes au point de ne pas pouvoir franchir le sommet. Dans tous les cas, ne sous estime pas cette montagne et prépare toi à une météo changeante en adaptant ton équipement. Je pense qu’un très bon coupe vent et une bonne paire de gant sont le minimum à prendre avec toi. Monter au sommet du Ventoux c’est passer de la plaine provençale à la quasi haute montagne (1 900 m) ! Cette particularité est forcément à prendre en compte dans ta gestion de course. Mais franchir le sommet du Géant de Provence est toujours un très grand bonheur alors n’hésite pas et surtout ne tarde pas pour t’inscrire car ce trail est très vite complet !

Les images de l’article sont tirées de la magnifique vidéo de l’édition 2018 que tu peux retrouver ci-dessous :

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"En quête permanente d'aventure et de liberté sur mon vélo, j'ai créé Avintur, des chaussettes made in france, techniques, confortables et respirantes répondant aux exigences des infinis coups de pédales."
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