Trail Drôme 2017 : Le paradis en Baronnies provençales.

 ©CREPSEAU. www.traildrome.com

Récit de mon trail Drôme 42km et 2200D+ du 16 avril 2017 s’étant déroulé dans les paysages exceptionnels de Buis les Baronnies.

Le trail Drôme : Présentation.

Se déroulant fin avril, période où la chaleur s’est déjà bien installée cette année en Drôme Provençale, j’avais décidé de m’inscrire à ce trail pour plusieurs raisons. La première était la découverte de Buis les Baronnies, coin de paradis sur les contreforts du Mont Ventoux. Le moteur principal dans le choix de mes courses étant la découverte de nouveaux sentiers et de nouvelles montagnes., j’étais donc très intéressé par cette course, située dans le parc naturel régional des Baronnies provençales, à 45min de route de la maison.

La seconde raison était l’organisation. Support des championnats de France en 2014, cette course fait maintenant partie du paysage national et est une valeur sûre. Buis les Baronnies est une ville tournée vers l’outdoor et je ne peux que vous la conseiller si vous êtes comme moi amoureux d’une nature sauvage et préservée.

Autre point également qui peut avoir son importance : le coût de l’inscription. 22 euros pour une distance marathon en Trail, sur une course désormais connue et réputée… c’est très peu et c’est à souligner. En guise de cadeau une bouteille de vin d’un producteur local offerte à l’inscription (choix entre du rouge ou du rosé) qui remplace une médaille ou un tshirt finisher : simple et efficace.

Et enfin la dernière raison est le parcours. En forme de 8 constitué de deux boucles nous faisant repasser dans Buis les Baronnies à mi-course. C’est l’occasion (et c’était mon cas) pour vos proches de vous voir passer deux fois sans être obligé de courir dans la montagne. Notons également un bon ratio kilomètre / dénivelé, avec de belles portions techniques, rocailleuses et d’autres plus roulantes, le tout sous une superbe météo.

Bref, un trail idéal sur le papier.

Au coeur du parc naturel des Baronnies provençales.

Beau temps annoncé le jour J avec un départ assez tôt à 7h30. J’arrive 1h30 à l’avance pour m’éviter tout stress de dernière minute à galérer pour trouver une place de parking… et le départ est donné sous des températures assez fraiches. Ça part vite, très vite, on attaque par deux kilomètres de goudron où le peloton s’étire. Je suis clairement en surrégime mais profite d’un peu de vitesse pour me réchauffer. Nous attaquons la première bosse sur un chemin rocailleux. J’alterne la marche et la course, je me sens bien et me laisse griser par ces bonnes sensations pour envoyer dans les descentes. Nous enchainons trois bosses sur cette première moitié de course marquée par de multiples singles agréables à courir et de jolis points de vue sur les hauteurs. Je suis vraiment très agréablement surpris par le décor ici.

J’arrive donc à mi-course à Buis les Baronnies en 2h40, après 22km et 1400 D+. Je m’arrête rapidement remplir mes flasks et enchaine sur la deuxième boucle qui nous fera découvrir le versant opposé avec le point culminant de la course à 1040m d’altitude.

 ©CREPSEAU. Source : www.traildrome.com

Nous repartons sur une portion goudronnée pour sortir de la ville puis attaquons directement la dernière grosse difficulté de 800 D+ en 10km. Rien de difficile à première vue sauf que cette montée et exposée en plein soleil et la chaleur se fait maintenant largement ressentir. Le début de l’ascension se passe bien, je trottine et suis encore à l’aise jusqu’au km 28. C’est à ce moment là que je me retrouve dans le dur et que je paye un début de course beaucoup trop rapide et surtout une alimentation / hydratation insuffisante. L’hypoglycémie est installée et je n’avance plus, ou du moins au ralenti. Je n’arrive rien à avaler non plus. Les relances sont poussives et les montées se font éprouvantes. Le point d’orgue arrive dans une portion descendante où le manque de lucidité me fait chuter. Je m’étale de tout mon long dans les cailloux et mets quelques secondes à réaliser cette chute. Un coureur passe en me demandant si ça va (un autre passe sans rien me demander !) et je lui réponds machinalement oui pendant que mon genou, en sang, me fait affreusement mal.

Je me traîne tout de même comme je peux jusqu’au petit ravito du km 30. Ma chute avait été signalée par l’un des coureurs précédents et une bénévole était venue à ma rencontre sur le chemin. Adorable, elle a pris du temps pour désinfecter ma plaie sur le genou et sur les mains et m’a demandé si ça allait et si je souhaitais continuer.

J’ai pris 2 min pour faire un point de la situation et en suis arrivé à la conclusion qu’il était hors de question d’abandonner. La douleur au genou était supportable et bien que fébrile, j’arrivais de nouveau tout doucement à m’alimenter sous forme liquide. Je suis donc reparti avec mes flasks remplies de Coca afin d’avoir une dose de sucre nécessaire et suffisante pour terminer. En marchant, pas très fringuant mais déterminé, j’ai attaqué ce qui était la dernière bosse (pas longue mais plutôt raide) sur un rythme d’escargot. Pas mal de coureurs m’ont doublé lors de cette dernière portion et le moral était bel et bien au fond des chaussettes mais un pas après l’autre je me rapprochais de la ligne d’arrivée.

La fin de course s’est donc terminée très laborieusement, un vrai calvaire puisqu’elle se terminait par une très longue descente assez technique de 10km et 800 D-, parfait pour me faire oublier ma douleur au genou si vous voyez ce que je veux dire…

 ©CREPSEAU. Source : www.traildrome.com

 

Buis les Baronnies, un cadre exceptionnel.

Arrivée au passage de la traversée de l’Ouvèze marquant les derniers kilomètres de course, je suis soulagé d’en avoir terminé et fini en roue libre sur la portion de plat qui nous amène jusqu’au centre de Buis les Baronnies. Je franchi alors la ligne d’arrivée en 5h17. Un temps correct qui aurait du être meilleur si j’avais mieux géré ma course. Les sentiments à chaud sont mitigés, satisfait d’être finisher en étant passé par tous les états physiques et mentaux mais déçu d’avoir eu ce gros coup de mou qui ne m’a pas permis d’être régulier tout au long du parcours. Dans tous les cas, le plaisir est toujours total de franchir une ligne d’arrivée. Je rejoins mes proches, descendus de Savoie pour me voir et profite pleinement d’eux.

Avec un peu de recul (compte-rendu rédigé quelques mois plus tard), je me rends compte que ce type de courses, où l’on vit une grosse défaillance, nous apporte beaucoup sur le long terme et nous permet de faire un point sur ce qui n’a pas fonctionné (et sur ce qui a fonctionné aussi). Ce retour d’expérience / débriefing est, pour ma part, riche d’enseignements. En effet, ma course est vite analysée : J’ai couru la première moitié beaucoup trop vite par rapport à mes capacités et je l’ai payé cash dans un second temps. Ajoutez à ce surrégime un manque d’alimentation et d’hydratation et vous obtenez une défaillance monumentale à mi-parcours. J’aurai en réalité vécu des sensations physiques et mentales diamétralement opposées lors de ce trail.

Pour conclure, je retiendrai avant tout de ma première participation au Trail Drôme le magnifique décor des Baronnies Provençales traduit notamment dans ce parcours somptueux qui nous aura offert de nombreux single sauvages et de superbes points de vue. A cela j’ajouterai évidemment une mention spéciale à l’excellente organisation et à la chaleur et la bienveillance des bénévoles.

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